L'IA aujourd'hui épisode du 2025-09-26
L'IA aujourd'hui ! - En podcast av Michel Levy Provençal
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Bonjour et bienvenue dans le podcast de l'IA par l’IA qui vous permet de rester à la page !Aujourd’hui : popularité des langages et virage IA, confiance et formations en entreprise, rémunération des éditeurs par les assistants, usages défaillants au tribunal, adoption de l’IA chez les développeurs, “workslop” au bureau, et job crafting chez les vidéastes.D’abord, le suivi de la popularité des langages de programmation vacille. Depuis 2013, des classements interactifs s’appuient sur Google, Stack Exchange, la recherche et GitHub. Or les développeurs migrent vers des échanges privés avec des modèles comme ChatGPT ou Claude. Résultat: en 2025, le nombre de questions hebdomadaires sur Stack Exchange n’atteint plus que 22 % de 2024. Avec moins de signaux publics, Python prend la tête du classement “Spectrum” et JavaScript recule de la 3e à la 6e place, mais l’interprétation devient délicate. L’assistance par IA réduit l’attention portée à un langage précis: les modèles peuvent générer du code dans presque n’importe quel langage, et le choix devient secondaire. À long terme, l’émergence de nouveaux langages pourrait ralentir si l’IA lisse les irritants des langages existants. Certains envisagent même un passage direct de l’invite à un langage intermédiaire, rendant le programme plus opaque tout en restant testable. Le rôle du programmeur glisserait vers l’architecture et le choix d’algorithmes, revalorisant les formations ancrées dans les fondamentaux.Dans le même esprit d’usage et de perception, une étude du Journal of Marketing observe un paradoxe: plus on comprend le fonctionnement des IA génératives, moins on leur fait confiance et moins elles fascinent. Les formations en entreprise sont donc sous tension: une approche sérieuse des limites de l’IA peut nourrir la prudence, tandis qu’un simple mode d’emploi ressemble à du prosélytisme. Des incidents récents rappellent les enjeux éthiques: un thérapeute a utilisé ChatGPT pour transcrire des confidences de patient, et Meta a été critiqué pour des publicités utilisant des photos de jeunes filles sans consentement.Côté industrie des contenus, Microsoft teste un modèle de rémunération “à l’usage” pour les éditeurs de presse quand Copilot cite leurs articles. Principe: une place de marché où éditeurs et fabricants d’assistants négocient accès et barème, avec paiement déclenché si l’interface met en avant un extrait sourcé, assorti d’un rapport d’exposition. Ce système, proche de droits voisins adaptés à l’IA, suppose une instrumentation fine de la chaîne de réponse et des garanties d’audit. Dans un contexte de frictions autour de l’indexation et de la compensation des contenus, Microsoft y voit un moyen de se distinguer, tout en restant à prouver que la complexité du modèle n’étouffera pas son équité.Au tribunal, la vigilance s’intensifie. En Californie, un avocat a écopé de 10 000 dollars d’amende pour un appel truffé de citations inventées par ChatGPT: 21 références sur 23 étaient fictives. Le tribunal rappelle que l’avocat doit vérifier chaque citation. Le Conseil judiciaire de Californie demande d’ici le 15 décembre d’interdire ou de réguler l’usage de l’IA générative, et l’Ordre envisage d’actualiser son code de conduite. L’avocat a reconnu ne pas avoir relu le texte et avoir utilisé l’IA pour “améliorer” sa rédaction. Des analyses signalent des hallucinations dans environ un tiers des requêtes selon les modèles, et les cas se multiplient, notamment chez des avocats surchargés ou des justiciables seuls. Des experts soutiennent que les sanctions sont nécessaires, l’adoption progressant plus vite que les garde-fous.Chez les développeurs, le rapport DORA 2025 de Google dresse un panorama massif de l’adoption: sur près de 5 000 répondants, 90 % utilisent l’IA (+14,1 % par rapport à 2024). Plus d’un sur deux y consacre au moins deux heures par jour; 60 % s’y tournent au moindre blocage. 80 % perçoivent un gain de productivité, 59 % une meilleure qualité de code. L’IA agit comme amplificateur: elle accélère la livraison mais peut accroître l’instabilité des déploiements. Seuls deux des sept archétypes — “Pragmatic performers” et “Harmonious high-achievers” — environ 40 % de l’échantillon, tirent pleinement parti des outils. Google publie sept recommandations pour maximiser les effets positifs.Dans les bureaux, un nouveau mot circule: “workslop”. Il désigne ces livrables générés à la va-vite par IA, acceptables en surface mais creux, qui forcent collègues et managers à refaire le travail. Le terme vient d’un article très relayé, critiqué pour une méthodologie faible fondée sur un quiz en ligne. Malgré ce biais, le phénomène décrit est réel: des organisations imposent l’usage d’outils d’IA, mesurent leur taux d’utilisation, mais laissent les équipes sans consignes fiables, produisant des documents à retoucher. D’autres enquêtes soulignent déjà l’absence de gains nets quand l’outil est imposé sans cadrage.Enfin, dans l’audiovisuel, une enquête qualitative explore le “job crafting” face à l’IA. Objectif: comprendre comment des vidéastes indépendants adaptent, modifient ou refusent l’IA selon leurs ressources et contraintes. En s’appuyant sur la sociologie du travail et le modèle des caractéristiques du job, l’étude relie autonomie, variété des tâches et “travail signifiant”. Elle introduit l’“AI crafting”: paramétrage fin, détournement, filtrage esthétique. Méthode: entretiens semi-directifs, observations par partage d’écran et analyse documentaire, pour bâtir une typologie de postures. Trois dynamiques ressortent: externaliser par touches tout en gardant la main; refuser certaines images générées pour préserver la singularité du geste; et s’appuyer sur des ressources individuelles et collectives pour réinventer son activité. L’IA devient une épreuve de compétence réflexive: ceux qui combinent délégation granulaire, marque esthétique et apprentissage communautaire consolident autonomie créative et viabilité économique; les autres s’exposent à un appauvrissement symbolique. Tout se joue dans la négociation quotidienne des usages.Voilà qui conclut notre épisode d’aujourd’hui. Merci de nous avoir rejoints, et n’oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucune de nos discussions passionnantes. À très bientôt dans L'IA Aujourd’hui ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
